Est-ce que vous vous êtes un jour demandé comment l’humanité à réussit à échapper à toutes les catastrophes qui auraient pu frapper leur planète ? C’est un secret bien gardé par DestinyCorp dans l’une des chambre forte les plus sécurisées …
« Comme tu peux le voir, ici chaque humain vit sa vie normalement. Il ne se passe rien de dramatique. Enfin bien sûr il y en a toujours qui meurent. Ils se font renverser par des voitures ou des trucs plus improbables comme… Ah, regarde celui-là ! Une botte de foin va lui arriver en plein de dessus. Peu de chance qu’il s’en remette.
« Mais tout ça n’est que la nature habituelle des choses. C’est ainsi que leur vie est rythmée : par de petits ou de gros accidents tout ce qu’il y a de plus banal.
« Et c’est ça, notre travail : faire en sorte que tout cela reste dans la zone de normalité que nos spécialistes définissent pour chaque phase sur terre. Ils étudient les premières années de chaque nouvelle période et en déduisent des graphiques en quatre dimensions pour pouvoir établir si les évènements qui leur sont rapportés ensuite sont ordinaires ou non. D’ailleurs, avec l’accélération des changements des dernières décennies, le pôle recrute. Je ne sais pas si tu connais quelqu’un d’intéressé. Mais ils doivent créer de nouveaux graphes de normalité tout le temps tellement leur technologie et leur mode de vie évoluent rapidement. Et ça, ce n’est que pour le département de la Terre.
« Mais peu importe, ça n’est pas le sujet, n’est-ce pas ? Donc ça, toutes les étagères sous tes yeux, ce sont les rayons dits des “bulles de destinée”. Chacun des globes, comme je te l’ai montré, permet de contenir une anomalie qui aurait pu se produire. C’est notre département statistique qui les repère, puis on envoie un agent sur le terrain pour constater et connaitre la source. Ensuite, on manipule légèrement la réalité pour faire en sorte que cela ne survienne pas. Et ce, grâce à ces boules.
« Si l’une se brisait, cela serait une catastrophe. Car même si elle représente un moment passé, ça aurait des répercussions immédiates sur le présent, tu comprends ? Et cela pourrait encore créer une ligne temporelle supplémentaire. Autant dire qu’il vaut mieux éviter ! » finit-il avec un rire gras.
Toutes ces choses allaient devenir le quotidien de Julien. Et pour un premier jour, c’était pas mal de pression que de visiter cette salle si cruciale à tout le fonctionnement de DestinyCorp. Le jeune homme nouvellement arrivé se sentait incroyablement reconnaissant : impossible de suivre un parcours d’intégration plus complet que celui-ci. Au moins, grâce à tout cela il comprenait bien mieux les tenants et les aboutissants de son poste. Évidemment, son travail ici n’était pas aussi vital que tout ce que l’on venait de lui présenter.
Cette salle le fascinait au plus haut point. Les murs sombres mettaient d’autant plus en avant l’infinité de globes qui s’étendait devant lui. La lumière d’un spot venait frapper chacun d’eux pour que l’on puisse, à chaque instant, observer ce qui se passait à l’intérieur. Le destin entier d’une planète était stocké sur ces étagères dans de grosses bulles transparentes qui laissaient voir les habitants au moment où la catastrophe aurait dû avoir lieu. C’était incroyable et tout cela lui donnait presque le vertige.
Toute sa vie, il avait voulu travailler pour quelque chose de plus grand que lui, et aujourd’hui il y était : cette entreprise l’avait tant fait rêver et c’est celle pour laquelle il s’était battu pendant toutes ses études.
Le jeune pensa avec émotion que c’était peut-être l’une des plus belles journées de son existence et il en gravait chaque instant dans sa mémoire.
Julien prit un globe dans ses mains pour le regarder d’un peu plus près. Observer tous ces humains s’agiter à l’intérieur était proprement fascinant. À travers, il pouvait voir une rue où les voitures et les piétons allaient et venaient dans un balai bien orchestré. Tous vivaient leurs vies comme si de rien n’était alors qu’à cet endroit précis, ils auraient pu être aspirés dans un gouffre intergalactique qu’une autre race essayait de créer. Ou, du moins, c’était ce que l’étiquette de l’étagère disait.
Aucun d’eux ne se doutait que Catastrophic était là pour veiller sur eux, depuis déjà très, très longtemps. Et pour autant, sans cette entreprise la terre ne serait qu’un désert post-apocalyptique avec quelques humains tentant de survivre, tout comme toutes les autres planètes surveillées par l’entreprise.
Il regarda son interlocuteur avec émotion :
— « Je suis si fier d’avoir trouvé cet emploi ! Cela représente beaucoup pour moi. Surtout après mon stage chez Catastrophic. »
— « Ah, tu as fait un stage de fin d’études dans notre filiale ? »
— « Oui ! Je répondais au téléphone. C’était un travail stressant, mais je me sentais si utile ! Devoir rediriger correctement chaque interlocuteur, c’était vraiment ça le plus important. Après tout, ils étaient tous au bord de la catastrophe. »
— « Pas évident pour un stage, ça c’est sûr ! » renchérit l’homme qui menait la visite, apparemment impressionné par l’expérience de la jeune recrue.
Julien sentit son cœur manquer un battement alors qu’il posait la si précieuse bulle de destinée : il avait failli la laisser glisser de ses mains au moment où il était sur le point d’atteindre l’étagère.
Sous le regard inquiet de son guide, il regroupa tout ce qu’il avait de concentration pour s’assurer de bien déposer l’orbe transparent à sa place d’origine.
— « Je pense qu’il vaut mieux que tu t’en tiennes loin, si tu veux bien. » entendit-il sèchement dès qu’il avait fini de reposer l’objet.
Il se recula de l’étagère pour être sûr de ne commettre aucune erreur, surtout son premier jour.
— « Si elles cassent ou ne sont que fissurées, alors leur pouvoir disparait. Il faut en reconstruire une nouvelle en urgence et envoyer des agents sur le terrain. Tu réalises la situation de crise que cela peut être ? Sans compter les répercussions. Cela peut entrainer des modifications dans d’autres bulles de destinées, ou bien une surcharge du standard de Catastrophic. »
— « Oui, je sais. Je ferais attention. » dit Julien penaud.
Il n’avait pas l’intention de faire mauvaise impression, et surtout si vite.
— « Je suis un peu maladroit, je n’aurais pas dû en prendre une dans mes mains. Mais ce dispositif me fascine. » tenta-t-il de se rattraper avec un sourire.
Visiblement, son interlocuteur s’était fermé pour de bon, car il n’eut le droit qu’à un regard sévère. C’était compréhensible, il était tout aussi responsable que Julien si quoi que ce soit arrivait à l’un de ces orbes.
— « Nous allons passer à la suite, si ça te va ? Je n’ai rien de plus à expliquer sur cette pièce. Mais n’hésite pas à me poser toutes les questions que tu as sur les bulles de destinée lors du reste de la visite du bâtiment. Ou même à ton guide pour demain, dans l’atelier de fabrication des globes » dit-il en menant la marche vers la sortie.
Julien les regarda une dernière fois toujours avec autant de fascination. Combien d’êtres vivants pouvaient se vanter d’en avoir vu une et d’en avoir tenu dans ses mains ? Seulement la poignée qui travaillait ici.
Trop occupé à scruter les humains s’activer dans leurs petites vies si normales, il ne remarqua pas que son lacet était défait. En quelques secondes, tout bascula pour lui : il trébucha et se retint par réflexe à l’une de ces étagères. Déstabilisée par ce soudain poids, elle s’ébranla légèrement, mais juste assez pour que les boules commencent à rouler hors de leurs socles. Julien avait presque l’impression de voir la scène au ralenti. Il se rendait compte de ce qu’il devait faire pour les empêcher de tomber, mais il savait pertinemment qu’il ne pourrait pas agir assez vite. Et les orbes roulaient inexorablement vers le vide, d’abord tout doucement puis de plus en plus rapidement. Il se précipita sur elles pour retenir celles qui se trouvaient face à lui. Il ne vit pas le tentacule faire barrage pour contenir celles qui tentaient encore de s’échapper sur le bord, là où le bras de Julien n’aurait jamais été assez long pour les atteindre.
Malgré leur rapidité, sur la trentaine de bulles que comptait l’étagère, cinq glissèrent hors de leur atteinte. Cinq situations à cause desquelles la destinée de l’humanité toute entière pouvait basculer.
Le bruit sourd de leur chute fut immédiatement suivi par le son d’énormes billes qui roulent au sol.
Julien n’osait pas affronter le regard son accompagnateur. Mais il se dit qu’au moins, aucune n’avait explosé. Et c’était déjà un soulagement énorme. Il pouvait néanmoins sentir des yeux noirs peser sur ses épaules.
En relevant la tête, il se rendit compte que ça n’était pas ses deux bras qui avaient contenu l’incident, mais bien les quatre tentacules que son guide avait à la place des bras. Grâce à ses ventouses, il maintenait efficacement 27 des bulles de destinée.
— « Je leur avais dit que ça n’était pas une bonne idée d’emmener les petits nouveaux ici. » grogna la créature mi-homme mi-poulpe. « Maintenant, sers-toi de tes bras inutiles et va appuyer sur l’alarme à côté pour que quelqu’un vienne nous aider. » continua-t-il, passablement agacé.
— « Vous ne croyez pas qu’on peut s’en sortir seulement tous les deux ? » demanda Julien un peu timidement, inquiet de faire parler de lui en de si mauvais termes son premier jour.
— « Non mais d’abord tu mets à sac la pièce la plus importante de l’entreprise et en plus tu refuses d’appliquer le protocole ? » commença à s’énerver l’alien.
— « N-Non. » répondit Julien, se sentant encore plus stupide. « J’y vais tout de suite. » dit-il en tentant d’extirper tout doucement l’un de ses bras pour ne rien faire tomber de plus.
Toujours en train de retenir les globes avec l’un de ses coudes, il tendit l’autre à son maximum pour atteindre le gros bouton écarlate à côté d’eux. Il n’avait d’ailleurs pas remarqué que ces alarmes étaient installées tous les deux mètres, sur chacun des murs.
Au début, cela lui aurait semblé absurde et exagéré. Mais maintenant qu’il se trouvait dans une situation critique, il réalisait à quel point ils avaient été clairvoyants d’en placer autant.
La lumière tamisée devint rouge vif et une sirène se mit à retentir. Toute la salle était en alerte. D’où il était, Julien pouvait entendre des pas se presser vers la porte d’entrée.
— « Est-ce que tu as conscience que tu tenais le destin de l’humanité, de ta propre race, entre tes mains ? » ragea l’homme poulpe, sans bouger d’un pouce en attendant du renfort.
Le jeune homme ne savait plus où se mettre. D’autant qu’à ce moment, cinq personnes déboulèrent dans la pièce, prêtes à intervenir.
Alors que son accompagnateur rapportait la situation, ils les aidaient à replacer les bulles qu’il maintenait grâce à ses tentacules. Ils n’avaient pas une minute à perdre à retrouver leurs emplacements et les reposaient aléatoirement, pour s’assurer qu’elles se trouvent toutes en sécurité sur un socle. Plus tard, ils pourraient les trier. Mais là, ça n’était pas leur priorité.
— « Quel bazar ! » murmura l’un d’eux. « Ça va nous prendre un temps fou d’identifier à quels évènements elles appartiennent. »
— « Il y a pire que ça, Mike. Quelques-unes nous ont échappé. Et nous n’avons pour l’instant aucune idée de l’état dans lequel elles se trouvent. » répondit gravement le poulpe alors qu’il avait enfin libéré ses tentacules.
Il regarda Julien comme si c’était le dernier des idiots.
— « Qu’est-ce que tu attends pour les chercher ? Ça n’est pas comme si tu pouvais les endommager davantage ! »
Le jeune homme ne répondit rien et se mit immédiatement à quatre pattes pour tenter de repérer les globes manquants. L’un s’était logé à leur pied et heureusement, il semblait intact. Il le tendit précautionneusement à la personne la plus proche.
Certains avaient glissé sous l’étagère, contre le mur. Il dut utiliser tout son talent pour l’atteindre du bout du bras sans toucher au meuble et risquer de recommencer le même carnage que plus tôt. À première vue, celle-ci aussi était indemne.
Julien se perdit quelques instants dans la contemplation des humains vacants à leurs occupations. La bulle de destinée était tombée d’un mètre de haut, avait roulé sur le sol et pour autant, à l’intérieur rien n’avait pas bougé d’un poil. Aucunement perturbé par toutes ses secousses, le destin de ces humains avait l’air inébranlable.
Les suivantes s’étaient arrêtées deux étagères plus loin. Julien put donc se soustraire quelques instants à toute l’agitation qu’il avait. Éparpillées un peu plus loin, il les voyait toutes et aucune ne semblait endommagée — du moins, de ce qu’il pouvait apercevoir —. Ce qui voulait dire que cet évènement resterait… Un point noir, mais dont il rirait avec ses collègues d’ici quelques années. Pour l’instant, il n’y avait rien de dramatique. Il allait faire en sorte d’aider autant qu’il pouvait à les replacer, peu importe le temps que cela lui prendrait. Et tout irait bien, il essayait de s’en persuader.
En ramassant la dernière, il avait retrouvé sa confiance en lui, certain que finalement tout cela n’était pas si grave. Il arborait même un faible sourire.
Mais ce sourire disparu immédiatement lorsqu’il s’en saisit. À première vue, l’orbe ne présentait aucune différence, rien d’anormal. Les humains allaient et venaient, aucun monstre, trou noir ou quoi que ce soit du genre n’était apparu. Mais pour autant, Julien savait que cette bulle entrainait le passage de cet évènement de « on en rira bientôt » à « énorme catastrophe ». Car sous ses doigts, il pouvait sentir distinctement la fissure du cristal serpenter jusqu’à un petit point d’impact.
Il était à peine arrivé dans l’entreprise de ses rêves et il avait déjà causé un incident majeur. S’il revenait demain, il serait chanceux. Il allait probablement être banni du bâtiment manu militari. Et pire que tout, il ne pourrait plus jamais travailler ici. Et le bouche-à-oreille l’empêcherait de trouver un emploi dans toutes les filiales du groupe. Il n’avait plus d’avenir ici.
Jusqu’à maintenant, il avait dévoué toute sa vie à obtenir ce poste. Et il avait réussi à tout gâcher en quelques minutes.
Julien attendait patiemment de savoir quel sort on allait lui réserver. Après avoir rapporté la bulle, tout le monde s’était regardé avec un air inquiet sans rien dire. Ils avaient replacé les autres et avaient entouré l’étagère de scotch « Work in Progress » pour s’assurer de retrouver les destinées à trier. Puis ils étaient tous partis en se chuchotant des choses qu’il n’avait pas pu entendre. Personne ne lui avait adressé un mot.
Cela faisait maintenant près d’une heure qu’il piétinait à côté de la porte de l’atelier pour savoir si la bulle pouvait être restaurée ou non.
Un vieil homme sorti, l’air aigri.
— « C’est toi le jeune homme qui se permet de casser mon travail ? » commença-t-il, accusateur.
— « Henri, pas besoin de te montrer si vindicatif. » reprit le poulpe. « Je crois qu’il a bien compris l’ampleur de la problématique. »
L’homme-poulpe, même s’il ne lui avait pas dit un mot jusqu’ici, débordait de calme. Bien que cela relevait de la catastrophe, au moins il n’y en avait qu’une seule d’abîmée.
— « Oh ça j’espère bien. Un agent va devoir être envoyé sur le terrain pour stopper la catastrophe qui va arriver, quelle qu’elle soit. Car je n’ai trouvé aucun indice me permettant de découvrir à quel évènement appartenait cet orbe ! Et c’est peut-être ça le plus grand des désastres : nous avons passé des années à bâtir cette entreprise. Notre but, c’est de protéger toutes les formes de vies des cataclysmes qui les guettent, et pourtant un simple coup de coude peut tout remettre en question. »
Le vieil homme fulminait et continua à détailler à quel point la chute de cette bulle était un drame, pendant plusieurs minutes. Julien fuyait son regard et se concentrait sur ses pieds.
Incontestablement, cet homme avait passé beaucoup de temps à fabriquer ces orbes, si ce n’est toute sa vie. Son travail lui tenait énormément à cœur.
Alors qu’il divaguait davantage sur le problème, l’homme-poulpe fit signe à Julien de ne plus écouter le dénommé Henri.
Ils s’éloignèrent dès qu’ils le purent et son guide le considéra d’un air grave en posant l’un de ses tentacules sur l’épaule.
— « C’est ton rêve de venir travailler ici, petit, non ? »
— « Oui Monsieur… C’est ce que je veux depuis toujours. » répondit Julien, sans vraiment comprendre pourquoi il le lui demandait une fois encore.
— « Bien. Si tu espères rester, il n’y a qu’une seule solution : tu vas devoir réparer les dégâts que tu as causés. »
— « Bien sûr, je ferais tout ce que je peux. Je peux assister Monsieur… Henri si besoin, ou bien aider l’équipe qui range la salle. Ou même les relayer sur les tâches habituelles tant qu’ils sont occupés à ça. »
— « Non, tu n’as pas bien compris. Tu vas devoir réparer cette erreur toi-même. »
L’homme-poulpe avait un air grave. Julien voyait presque de la sympathie dans ses yeux. Ou bien… Non, peut-être que c’était de la pitié finalement.
Ses mains tremblaient alors qu’il réalisait seulement ce que son collègue avait sous-entendu.
— « Mais, c’est impossible, je ne suis pas un agent de terrain. Je ne suis pas formé pour… » commença Julien, incertain d’être vraiment capable de réussir ce qu’on lui demandait.
L’homme poule soupira et posa l’un de ses autres tentacules sur son front.
— « Tu n’as pas le choix. Tu vas devoir apprendre sur le tas. Pour être honnête, c’est la direction qui a exigé à ce que tu sois transféré sur le terrain pour réparer tes bêtises. C’est une décision étrange parce qu’un agent formé sera sûrement bien plus efficace que toi mais bon. Ça n’est pas moi qui choisis. Peut-être qu’ils n’avaient personne à mettre sur le coup. »
— « M-Mais l’avenir de l’humanité ne peux pas dépendre de moi. » répondit Julien, effrayé par ce qui l’attendait.
— « Il faut croire que si. De toute façon, si tu n’y vas pas, tu seras viré. Donc tes options sont limitées. »
Comme le jeune homme ne disait rien, trop plongé dans ses frayeurs, il continua :
— « Je vais te conduire aux portails. Là-bas, ils te donneront tout ce dont tu as besoin. »
Ils commencèrent à marcher vers ce fameux endroit. Quelques mètres derrière le bâtiment principal se tenait un grand hangar. Il ne payait pas de mine, et s’il n’avait pas su où on l’emmenait, Julien aurait pu jurer que ça n’était qu’un espace de stockage. D’après ce qu’on lui avait raconté, il était éloigné du gratte-ciel où travaillaient les autres employés pour éviter toute brèche de sécurité. Certes, la salle des bulles de destinée était l’une des mieux gardées et indispensables de l’entreprise. Mais, l’endroit où ils se dirigeaient était tout aussi primordial.
Les portails étaient situés à part pour écarter les explosions ou bien les intrus. De cette manière, les deux points critiques de la société étaient assez séparés pour assurer leurs sûretés, peu importe la menace.
Ils marchèrent plusieurs dizaines de minutes sur la pelouse entretenue avant d’entrer dans l’entrepôt en tôle. Leurs badges leur donnèrent accès à un long couloir avec seulement deux portes. Là, l’homme-poulpe lui tapota gentiment l’épaule et dit :
— « J’espère que tu reviendras. Parce que sinon, la seule histoire que je pourrais raconter à mes collègues c’est comment l’un des nouveaux que je guidais s’est fait charcuter par une hydre géante ou un truc du genre. »
Sans un mot de plus, il retourna sur ses pas en laissant Julien seul. Avait-il tenté un trait d’humour pour le détendre ?
Julien pâlit, il avait du mal à déglutir. Si c’était vraiment ce qu’il avait essayé de faire, ça n’avait pas fonctionné. Comment ça, il pouvait mourir ?
Avant même de pouvoir exprimer son inquiétude, des hommes en costumes noirs l’entrainèrent vers la porte à sa droite. Elle débouchait elle aussi sur un couloir interminable avec des portes à perte de vue. On lui colla une valise noire dans la main. On lui tendit un papier, que Julien signa sans même lire. Il voyait sa vie défiler devant ses yeux. Il était trop jeune pour mourir.
L’un des hommes ouvrit l’une d’entre elles et récita rapidement un laïus qu’il devait avoir l’habitude de débiter :
— « En franchissant ce portail, vous allez atterrir dans l’époque correspondant à votre mission. L’agent sur place vous briefera une fois que vous aurez atterri. Bon courage. »
Malgré les mots qu’il employait, aucune empathie ne transparaissait. Ses paroles étaient glacées. Comme la main qui le poussa à travers l’ouverture.
Avant même d’avoir eu le temps de réaliser, Julien, qui était arrivé ce matin pour commencer son travail d’assistant-analyste se retrouva catapulté en plein milieu d’une rue à l’heure de pointe.
Cette nouvelle vous a plus ? Génial, on se retrouve la semaine prochaine pour la suite !
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Et bien, c’est une chouette entrée en matière ! Une sympathique catastrophe pour lancer tout ça ! Ecriture plutôt fluide mais attention aux coquilles ! ( soi-dit en passant, j’en fait toujours ! )
C’est très sympa à lire.C’est fluide.
L’histoire est originale.
Je n’ai pour l’instant lu que la première partie mais je vais continuer avec plaisir pour connaître la suite des aventures de Julien…On a vraiment envie de savoir ce qu il va lui arriver